Les profondes mutations en cours pressent, à coups de réformes, les travailleurs à s’adapter à la loi du marché. Cette injonction permet surtout de faire perdurer un système économique au profit d’une minorité de possédants.
Si l’activité syndicale dénonce la supercherie et ses effets, nous avons besoin d’ouvrir des perspectives afin de construire un rapport de force pour faire éclore un nouveau monde, plus juste, qui réponde aux besoins sociaux et environnementaux.
À partir de l’analyse de nos difficultés et de nos atouts, quels sont nos moyens d’action pour y arriver ? La prise de conscience de l’accroissement des inégalités sociales qui a ressurgi avec l’accélération des évolutions technologiques et les changements économiques, sociaux et environnementaux est un point d’appui pour relever le défi de l’élargissement du rapport de force.
Mais la stratégie néolibérale d’effacement de l’opposition capital/travail a laissé des traces et fragilise les fondations de notre organisation syndicale.
Si, pour la CGT, l’intensification des inégalités sociales n’est pas une fatalité, comment favoriser l’identification des enjeux modernes de l’affrontement capital/travail pour dépasser le processus de division et recréer du collectif ?
Cette démarche syndicale est d’autant plus importante que le brouillage des repères collectifs sur les lieux de travail comme dans la vie privée s’est accompagné du déploiement de moyens colossaux pour museler toutes formes de contestation.
Ériger la loi du marché comme un modèle incontournable nourrit le fatalisme, la résignation et condamne, de fait, le progrès social. Aussi, comment s’émanciper du capital et construire de nouvelles conquêtes sociales ?
Pour ce faire, nous devons interroger nos outils et pratiques syndicales afin de les rendre plus efficaces.
Il doit en être de même pour notre démarche syndicale qui allie construction revendicative, mobilisation, propositions, négociations et démocratie.
Nous nous efforçons de rappeler sans cesse que la qualité de vie syndicale est un pilier de notre activité. Mais concrètement, au quotidien, dans nos organisations, avec les adhérents et avec les salariés, comment la faisons-nous vivre ?
N’avons-nous pas besoin de nous réapproprier la culture du débat pour valoriser davantage l’intelligence collective afin de construire et respecter les décisions ?
Donner la priorité au développement du pouvoir d’agir aux salariés, c’est se donner les moyens d’« être plus nombreux pour être plus forts ». « Plus nombreux », au sein de notre organisation, mais aussi « plus forts » par notre capacité à débattre et travailler avec les autres forces de progrès syndicales, associatives ou politiques.
Pourquoi et comment mettre en œuvre une stratégie de convergence d’action ? Sur quel(s) thème(s) ? Les divergences que nous pouvons avoir sont-elles un frein indépassable ?
Pour aller plus loin, nous avons besoin de réfléchir ensemble sur comment faire vivre notre démarche syndicale dans notre organisation, sur les lieux de travail et, plus largement, sur tous les lieux d’intervention.
