Après la mobilisation contre la réforme du système des retraites puis la place qu’elle a su occuper pendant la pandémie auprès des syndiqués et des salariés, la CGT a vu sa cote de confiance auprès de la population croître de façon significative.
Le baromètre Harris indique même qu’elle est la seule organisation syndicale à progresser dans ce domaine. Une place confirmée depuis par la place et le rôle qu’elle joue dans le développement des luttes qui se multiplient sur les salaires et l’emploi dans les entreprises et établissements.
Cependant, cette bonne « presse » dont jouit la CGT ne semble pas se traduire globalement par une progression du nombre de syndiqués, pas plus que dans son audience électorale. S’il est vrai que dans ce domaine les choses ne sont pas toujours identiques en fonction des secteurs d’activité, il reste que, d’une façon générale, notre organisation peine à se développer et à se déployer.
Réfléchir aux causes de cette situation pour affronter les questions qu’elles soulèvent est d’autant plus important que l’état de notre organisation et son niveau d’audience électorale sont des éléments déterminants du rapport de force et de notre capacité à mobiliser les salariés.
Le défi qui est posé à la CGT est bien celui d’avoir des syndicats capables de convaincre par la bataille d’idées le plus grand nombre de salariés à se mobiliser pour gagner.
Pour « construire » ce rapport de force, il nous faut donner du sens à notre action syndicale, connaître et s’appuyer sur nos forces organisées, décider et agir collectivement, équiper et accompagner les syndiqués dans leur parcours militant…
Les syndiqués sont au coeur de l’organisation et de vie syndicale indispensable pour aller à la bataille d’idées vers le plus grand nombre de salariés. N'est-ce pas la démarche incontournable pour mobiliser au vote CGT à la syndicalisation et à entrer dans l’action pour gagner ?
Ainsi organiser des congrès, des assemblées générales, ne répond pas juste à des exigences statutaires.
Quelle place occupent les syndiqués dans nos syndicats ?
Qui décide de l’action et de sa forme, de la revendication ou de la signature ou pas d’un accord d’entreprise ? Quels liens entretiennent les militants avec les syndiqués de leur syndicat, avec les salariés de leur entreprise ? Quel équilibre entre les activités de représentation dans les institutions représentatives du personnel (IRP) et l’activité syndicale ?
Les positions CGT dans les IRP sont-elles discutées dans le syndicat ? Les IRP sont-elles préparées à partir des besoins des salariés ?
La CGT s’adresse-t-elle à tous les travailleurs, dans l’entreprise, à toutes les catégories (jeunes, ICT, retraités, précaires, sous-traitants, ...) ?
Quelles démarches pour aller à la rencontre des salariés des entreprises où nous ne sommes pas implantés ? Nos formes d’organisations, notre structuration sont-elles toujours adaptées aux évolutions du travail et des territoires (ubérisation, télétravail, tiers lieux…) ?
L’articulation entre l’activité fédérale et confédérale, entre organisations territoriales et nationales n’est-elle pas à repenser ?